Jérôme Attal son premier album LIVE récompensé par le prix de l'album autoproduit





Jérôme Attal son premier album LIVE récompensé par le prix de l'album autoproduit

récompensé en 2005
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Certains sites présentent Jérôme Attal comme un dandy lettré, tenant un journal intime sur Internet... et accessoirement pousse la chansonnette.

Jérôme Attal est un chanteur auteur-compositeur-interprète et écrivain français. Il vit à Paris.

Jérôme Attal est également parolier pour Johnny Hallyday, Pierre Guimard, Florent Pagny, Constance Amiot, Vendetta...

Ses influences musicales vont de Serge Gainsbourg à Nick Cave & the Bad Seeds, en passant par The Smiths, Joy Division, David Bowie, The Cure, Echo & the Bunnymen, PJ Harvey ou encore Interpol.


Jérôme Attal est également auteur de nouvelles : plusieurs publiées dans la revue Bordel, chez Flammarion.



En février 2008, sort aux éditions Le mot et le reste un récit formé de courts textes, souvenirs d'enfance, d'adolescence et d'histoires d'amour, prenant pour cadre les chansons des Beatles.

CHANSON PRO : - Vous vous définissez comment ? (chanteur, auteur, écrivain ?...)
J’écris et j’ai la chance d’avoir plusieurs pistes de jeux, plusieurs supports pour retenir ou approfondir une émotion. L’écriture, que ce soit dans les nouvelles ou le Journal est un travail où je suis seul et ce qui est enthousiasmant avec la musique, les chansons, c’est que je vais confronter mon idée de départ, mon désir ou ma nécessité d’agir avec la sensibilité et la créativité de mes musiciens ; une musique déjà très élaborée peut m’inspirer une atmosphère, une mélodie, susciter l’émergence d’un thème pour les textes, comme nous pouvons travailler directement à partir d’un de mes textes. Il n’y a pas vraiment de règle mais ce qui est important c’est que chacun apporte ses idées et met sa sensibilité au service de la chanson ; c’est toujours la chanson qui gagne au final, au-delà des enthousiasmes ou des réticences de chacun.

- Pourquoi écrivez-vous ?
J’ai envie de dire que j’écris depuis toujours, que c’est ancré en moi comme ce sentiment pour l’océan que peuvent avoir des gens qui sont devenus navigateurs et qui ne se voyaient pas rester à quai, ou les pilotes d’avion qui raconteront que depuis leur tendre enfance ils ont toujours rêvé devant les avions, qu’ils marchaient la tête en l’air sur le chemin de l’école, mais en même temps à chaque fois que j’écris je crois que je peux en définir la raison profonde, une raison différente chaque fois : la réalité peut m’apparaître brutale, insoutenable dans un sens, et je peux être tenté de la recomposer ou de la penser par l’écriture, ou bien une émotion devant la beauté, la fragilité des femmes, la bonté des hommes, le temps qui passe et ne revient plus, peut faire jaillir des images, déclencher quelque chose ; il y a comme un univers de possibles, une moisson de possibles à défricher et à chaque fois une émotion me met au travail ; et le travail d’écriture proprement dit consiste à récolter des choses qu’on porte en soi, à explorer mais aussi à faire des choix, à prendre un chemin plutôt qu’un autre dans une forêt de possibles.

- Votre site personnel... pourquoi ce journal ?
- Au départ l’idée était de tenir le Journal de bord d’un chanteur dans le monde de l’autoproduction musicale, une idée originale qui avait aussi l’avantage de fidéliser les visiteurs, c’était en 1998. Et puis rapidement le Journal a eu beaucoup de succès, dans son écriture il a débordé cet aspect témoignage pour devenir vraiment un lieu de création à part entière, au même titre que les chansons, et parfois il les complète, des chansons peuvent naître de thèmes esquissés dans le Journal par exemple.

- Références littéraires ? musicales ?
Mes références musicales vont de Barbara – qui était pour moi une vraie rock star – à des anglo-saxons comme Pulp, Nick Cave, Interpol, PJ Harvey, Joy Division. J’ai aussi un attachement particulier pour la variété française quand les chansons sont légères et poignantes au point de rentrer dans la vie de tous les jours, d’accompagner des moments de vie.


- Ambition artistique ?
- Trouver les moyens nécessaires pour continuer de travailler, avoir la liberté d’aller plus loin, d’écrire des chansons qui toucheront quelques-uns et de donner des concerts. Il y a cette phrase formidable de Jean Cocteau que je cite souvent, sur le travail : On travaille pour des frères mystérieux qu'on possède à travers le monde. Il y a une île qui est brisée, dispersée à travers le monde. Et, en somme, l'art est une espèce de signal, comme un mot d'ordre pour retrouver des compatriotes...

- Votre âge ?
L'âge du Christ dans son année la plus prolifique.
- Date première scène ?
- Nous avons beaucoup tourné au départ dans les Yvelines où la plupart des membres du groupe qui m’accompagne est originaire, alors à partir de 1998 premiers concerts dans des salles mythiques comme La clé Saint-Germain ou Le Café de la Plage à Maurepas qui avait une très bonne réputation Pop indé grâce à son programmateur Stéphane Ridard qui travaillait également à la programmation du festival La Route du Rock à Saint-Malo.

- Historique musical (et autre...) avant le groupe actuel ?
J’ai fait des études de cinéma et d’histoire de l’art. Après une maîtrise d’histoire de l’art traitant des rapprochements entre Van Gogh et le peintre britannique Francis Bacon, je me suis totalement consacré à l’écriture et la musique. À ce moment nous commencions à connaître un beau succès critique avec nos démos et à enchaîner les concerts en région parisienne. Depuis 1998 le groupe a connu plusieurs moutures, mais depuis deux ans j’ai trouvé pour m’accompagner sur scène et travailler à mes côtés en studio la formule idéale avec Frédéric Rouet aux claviers, Cyrille Fournel à la batterie et Mathieu Zazzo aux guitares et aux basses.

- Pourquoi un premier album LIVE ?
Nous avons gagné la possibilité de faire un enregistrement lors d’un tremplin organisé par l’équipe du House of Live, alors plutôt que de faire un petit disque souvenir, on a décidé d’en profiter pour essayer de sortir quelque chose de valable en soignant toutes les étapes malgré nos faibles moyens, de l’enregistrement réalisé par Philippe Houdre jusqu’à la pochette créée par Fred Perthusier d’après une photo de Mathieu Zazzo ; cela avait pour moi l’avantage de traduire le climat, l’ambiance que j’essaie de créer pendant les concerts. Que la musique soit tendue, efficace, et en même temps faire un lieu où les gens se sentent bien, où il se passe des choses, des petites impros entre les chansons...
- Vos concerts... combien de spectateurs en moyenne ?
C’est variable, car nous ne sommes pas spécialement relayés en province faute de moyens promotionnels, et de soutiens radio pour les chansons – et le choix du disque live ne rend pas la tâche aisée pour convaincre les programmateurs - mais en général on peut maintenant compter sur 200 personnes par concert sur Paris.

- Quel est le rôle de la structure (association) KULTURART ?
Kulturart est une structure de management qui s’occupe de la carrière de plusieurs artistes qui ont une forte histoire dans le monde de l’Indé comme Polo (ex chanteur des satellites) ou Néry (les V.R.P. , les Nonnes Troppo) et qui maintenant font de la très bonne chanson à textes. Je me suis retrouvé dans l’aventure suite à ma rencontre avec Rodolphe Dardalhon, le fondateur de Kulturart.
- Défenseurs d’une approche indépendante de la musique ?
Oui, quand les majors ou les gros labels font la sourde oreille il faut bien redoubler de moyens pour se faire entendre. Le milieu de la musique est tellement désespérant parfois qu’on se dit que la solution va venir de l’indépendance, parce qu’on est plus libre de faire ce qu’on veut, on peut aller plus vite, mais c’est à double tranchant car rapidement on se trouve bloqué par le manque de moyens et de perspectives. Je dirai qu’il faut beaucoup d’opiniâtreté et d’ardeur. Je suis très intéressé par les initiatives, qu’elles viennent de l’indépendance ou des grandes structures en place.
Finalement c’est davantage un problème de personnes, de compétences, et on peut trouver ces personnes comme déplorer leur insuffisance chez les gros labels comme dans le monde de l’Indé.
Il faut beaucoup de volonté je dirai, aujourd’hui, pour se lancer dans une aventure musicale, mais il y a cette phrase de Francis Picabia que j’aime beaucoup : La seule façon d’être suivi c’est de courir plus vite que les autres.

- Niveau musique : quatre ans, une centaine de concerts, vous n'êtes... donc pas intermittent ? Statut ?
Pas encore intermittent mais c’est un des buts, un des souhaits pour 2005. Même si c’est très difficile, et d’accéder au statut, et de le garder par la suite, j’imagine.
- Opinion sur internet et la relation créateur / public via internet ?
Internet est pour moi un outil indispensable qui me permet d’avoir une proximité avec un public qui sans ce moyen n’aurait peut-être jamais eu accès à la totalité de mon travail ; bref Internet me permet de prendre de l’avance, et de ne pas me laisser sans lieu où exister à l’heure où il est de plus en plus laborieux de trouver des moyens et des personnes qui nous donneront le temps nécessaire pour construire quelque chose. Il y a aussi, grâce au Journal Intime, une relation très forte qui s’est nouée avec les lecteurs, et cela se répercute dans la musique, les concerts deviennent très fort émotionnellement car dans le public il y a beaucoup de personnes qui ont un rapport quotidien et privé avec mon écriture et qui tout d’un coup vont venir me voir en vrai. Retrouver mon écriture en chair et en os si je puis dire. Grâce au Journal, les concerts prennent une dimension inédite, je crois, dans le panorama musical français. Il y a un lien fort, exc lusif. C’est pour ça que certains journalistes ont tendrement raillé ce lien en disant qu’ils avaient l’impression que mon public allait à mes concerts comme on va à la messe.
- Vous vivez de vos créations ? ou un un travail alimentaire ?
Je vis principalement de mon travail d’auteur pour d’autres artistes. Mais c’est encore précaire. Je compte sur des lendemains qui chantent, (déformation professionnelle).
- Travail d'auteur avec ? travail à la demande ou proposition de textes ?
Je travaille en tant qu'auteur sur différents projets ; parfois je suis mis au courant par des labels ou des managers que tel ou tel artiste recherche un texte, et je travaille comme un architecte pourrait travailler sur un projet, sans aucune garantie que c'est mon travail qui sera choisi, quelles qu'en soient d'ailleurs les raisons ou les enjeux au final ; mais j'ai de la chance car aujourd'hui de plus en plus d'artistes commencent à m'appeler directement, et ont un vrai souhait d'interpréter un de mes textes ; cette confiance, ce désir donnent souvent des ailes pour travailler ; quand je suis inspiré je travaille très rapidement. Depuis deux ans mes textes se sont retrouvés sur des albums d'artistes aussi différents que le groupe pop Vendetta, Florent Pagny, Cerena, et sur les albums à venir de Pierre Guimard, Constance. J'ai fait également un haïku dans une chanson de Jane Birkin que j'adore. Cette diversité me plait, et me permet, quand les albums marchent bien, de mettre un peu de sous de côté pour travailler sur des projets ou avec des artistes plus indépendants, comme de gagner du temps pour travailler à mes propres chansons. Cette activité m'a permis aussi de voir mes textes mis en musique par des compositeurs de talent, qui ont un vrai don pour mettre le texte en valeur, comme Alain Lanty, Daran, William Rousseau, Pierre Charvet...
- La prochaine étape ?
On a très envie de ce disque Studio avec des nouvelles chansons. L’envie se précise. Les chansons sont écrites. On cherche maintenant des partenaires pour sortir ce disque dans de bonnes conditions mais comme d’habitude, si on ne les trouve pas, on essaiera de se débrouiller au mieux par nous-mêmes. Pour les concerts nous jouons à Paris au Réservoir le 16 mars, un grand concert gratuit pour les 10 ans du magazine New Comer qui est une revue indépendante de musiques actuelles qui nous a toujours soutenus. L’entrée est gratuite sur invitations qu’il suffit de demander via notre site, dans la mesure des places disponibles. La première partie sera assurée par le groupe Convertible. Quant au disque live, il sort au Québec dans un mois.



Après Live, en 2005 : Comme elle se donne. Et depuis, nous attendons.



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