Sami Rama Burkina Faso avant son Kundé d'or meilleure interprète de l'année - sa première venue en France



Sami Rama
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Invitée aux Francofolies de La Rochelle, c'était sa première venue en France, en juillet 2000. Elle avait remporté le prix de la Francophonie, là-bas, chez elle, où elle est une figure majeure de la chanson, au Burkina Faso.
SAMI RAMA a trente ans, trois albums, dont "Afriqui Bii ? - où va l'Afrique ?", sorti le 20 février 2001, SAMI RAMA de passage à Paris.

CHANSON PRO : - Marcher dans la rue, sans être reconnue, au Burkina Faso, c'est possible ?

Sami Rama : Parfois je souhaiterais passer inaperçue... mais on me reconnaît ! C'est toujours gentil, c'est un autographe, un bonjour, échanger un sourire...
- Donc star au Burkina...

Je ne mène pas la vie d'une star ! Je reste moi-même, artiste musicienne. Et de toute manière, star, c'est réservé aux artistes connus sur le plan international, non ?
- Tu as quand même quelques tournées à l'étranger...

Des petites tournées ! Côte d'Ivoire. Corée du Nord. Togo. Bénin. Madagascar. Russie.
- Dans un pays imprégné de religion Musulman, devenir vedette de la chanson, pour une femme, passe par des tas d'embûches ?

Au début ma famille s'y est opposé...mais quand elle s'est aperçu que ce que je faisais plaisait au public, leur soutien est devenu important.
- Et d'un point de vue "social" ?

Maintenant les mentalités changent. On sait qu'il faut compter avec les femmes... Mais oui, j'ai été la seule jeune femme dans ce milieu, c'était difficile.
- Donc une pionnière

On peut dire ça, oui.
- Comment définir ta musique ?

J'exploite beaucoup la musique traditionnelle... à laquelle j'apporte une vision actuelle, pour en faire une "musique de fusion", moderne.
- Et tes textes ?

Je pense qu'il faut chanter pour dire quelque chose... en tant qu'artiste je suis ambassadrice, je dois véhiculer un message, attirer l'attention des gens, parfois les faire changer.
- Cet album... 7 ans après le deuxième. Pourquoi ?

Je voulais un son "Sami Rama". J'ai fait beaucoup de recherches sur la musique traditionnelle, en assistant aux cérémonies aux villages, en écoutant, en observant les pas de danses, analysant les rythmiques...
- Il est accueilli comment ?

Les fans étaient impatients. J'ai été impressionné... il est entré directement en haut du hit-parade...
- Tu es ton propre producteur ?

Il n'y a pas de producteurs au pays, il faut compter sur soi-même. J'ai investi. Avec mon équipe, mon directeur artistique Abdoulaye Cissé (aussi écrivain, compositeur, chanteur et journaliste), je me suis entouré de plusieurs arrangeurs... (cet album a reçu l'aide du Programme de Soutien aux Initiatives Culturelle du Burkina)
- C'est donc de l'auto-production... mais "qualité professionnelle", des arrangements d'une propreté, d'une justesse...

Il fallait qu'on sente "le son Sami Rama"... J'ai été très exigeante. Avec des scéances de studio sur presque un an. Pour avoir la présence des musiciens nécessaires à chaque morceau, des musiciens à l'expérience internationale.
- Tu es en France, alors qu'une tournée était prévue au Burkina, en Italie et en Belgique... on peut dire pourquoi.

Mon "outil professionnel" était en jeu ! Ma voix. Une dysphonie... L'opération du kissing nodule s'est bien passé. Et je suis en phase de rééducation.
- La France... c'est le pays où tu aimerais poursuive ta carrière ?

Un pied en Afrique, un pied en Europe, ce serait parfait. Dans ce CD trois des titres sont en Français, les autres en dialecte Burkinabé.
- Le CD n'est pas disponible en France

Le pressage d'un CD 4 titres en France est en projet.
- Presque un an après les Francofolies de La Rochelle, tu retiens ?...

Jean-Louis Foulquier, l'organisateur de ce festival. Philippe Albaret et les rencontres qu'il animait, qui m'ont permis de mieux connaître l'environnement musical en France. Laurent Boyer, un des intervenants de ces rencontres. Et bien sûr Jean-Luc Petit Ternoise, devenu mon contact privilégié en France. Sans oublier Idir sur la grande scène, Nadj dans la salle du grand théâtre, et Java dans la "salle bleue".

Sami Rama Burkina Faso sa première venue en France